Formés pour philosopher au bureau (Le Monde, 14 mars 2019)

Questionner l’innovation, répondre au besoin de sens des jeunes cadres… Autant de défis pour lesquels sont sollicités des consultants en philosophie, formés à l’université. La pratique, qui reste marginale, tend à se développer.

Vaste bâtiment de style industriel, le Centquatre hébergeait autrefois les pompes funèbres de la Ville de Paris. Il abrite aujourd’hui des activités plus joyeuses – expositions, concerts, danse. Et aussi un incubateur de start-up. A l’entrée, une machine au minois animal monté sur un bras articulé accueille le visiteur. « C’est un robot social, précise Julien De Sanctis. Il est capable de lire le comportement de son interlocuteur et de s’y adapter pour donner une sensation d’empathie, et il apprend les contenus que les humains avec qui il entre en contact lui transmettent. » Contrairement aux apparences, le jeune homme n’est pas concepteur de robots mais… philosophe.

« Midis philo »

Ce jeune doctorant est l’un des premiers salariés recrutés par la jeune pousse Spoon, à l’origine de l’automate. Ses missions sont multiples : définir les valeurs de l’entreprise, réfléchir sur les questions éthiques posées par l’intelligence artificielle, en passant par l’organisation de « midis philo » pour ses collègues.

« En fait, mon rôle est d’interroger : de quelles valeurs et de quel modèle sociétal veut-on que le robot soit le reflet ? Puis de formuler des recommandations pour que cela se retrouve dans le produit et dans le management », résume Julien De Sanctis, diplômé du master Ethires de l’université Paris-I – Panthéon-Sorbonne, spécialisé dans la formation de « philosophe d’entreprise ». En convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) chez Spoon, il prépare une thèse à l’université de technologie de Compiègne sur l’éthique appliquée à la robotique sociale.

Lisez la suite de l’enquête de Léonor Lumineau dans le Monde ici

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