Les leçons de Copenhague (Magazine 200, automne 2017)

(Crédit photo à la une: Raphaël Fournier)

À Copenhague, 40 % des déplacements se font à vélo, et la voiture est devenue une anomalie. Miracle scandinave ? Non. Juste le résultat d’une politique volontariste, pragmatique, maligne,et le fruit de quarante ans d’expérience. Avec ses autoroutes pour vélos, ses pistes intelligentes, ses carrefours aménagés, son usage des infrastructures comme un appel d’air, Copenhaguea pris vingt ans d’avance sur les autres villes européennes. Bike City existe. Voici ce qu’elle peut nous apprendre.

Un embouteillage, oui, mais sans le son. On l’a coupé dans les années 80. 8 heures du matin, sur le pont Dronning Louises Bro, à Copenhague. Ils sont une soixantaine à patienter au feu rouge. Soixante véhicules à l’arrêt, mais aucun bruit. Aucune pollution. Soixante cyclistes qui envoient un sms, passent un coup de fil, s’échangent un baiser d’amou- reux ou regardent droit devant en attendant que le feu passe au vert. Raleigh, Batavus, Centurion, Peugeot, Mustang, Kildemoes, Jupiter, Bianchi… Ils attendent sagement. Pas de Bycyklen, ces vélos blancs en libre-service équipés de tablettes GPS et d’un mo- teur électrique : il est trop tôt, ils sont plutôt l’apanage des touristes. À Copenhague, tout le monde possède au moins un vélo. Seuls les livreurs en cales automatiques osent escalader le trottoir pour doubler la file. À côté, la voie des voitures est quasiment vide. Feu vert.

Lisez ce reportage de Léonor Lumineau à la plume et Raphaël Fournier à la photographie dans le magazine 200 de l’automne 2017. 

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