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Mexique: à l’auberge des migrants du rail

Par Leonor Lumineau · Le 1 octobre 2013

Chaque année, des centaines de milliers de migrants centro-américains (Honduras, Guatemala, Salvador) traversent le Mexique pour tenter de rejoindre les Etats-Unis. Pour traverser le pays, ils voyagent clandestinement sur le toit d’un train de marchandise surnommé « La Bestia » ou « El Tren de la Muerte », qu’ils prennent à la frontière sud et qui remonte jusqu’au nord. Des surnoms qui donnent une idée de la difficulté et de la dangerosité du voyage, entre chutes, accidents, attaques criminelles, viols. Pour leur permettre de se reposer en sécurité, des prêtres ont monté un réseau bénévole d’auberges pour migrants situées le long des rails.

Avec Anne-Claire Huet, nous nous sommes rendues à l’auberge Hermanos en el Camino, à Ixtepec (sud du Mexique), fondée par le Père Alejandro Solalinde, une des figures de la défense des droits des migrants au Mexique.

Les voies ferrées passent à quelques mètres de là, et chaque jour une centaine de migrants arrivent pour s’accorder une petite parenthèse dans leur voyage. L’installation est sommaire, mais ils y trouvent de quoi se doucher, laver leur vêtement, un lit, de quoi manger, un téléphone gratuit pour rassurer leurs proches, des conseils pour voyager en sécurité, des soins médicaux et du réconfort auprès des bénévoles de l’auberge.

Une structure que n’apprécient pas les « polleros », les passeurs qui tentent de vendre aux migrants arrivant leurs services, qui va de l’accompagnement à la nourriture, en passant par les abris pour la nuit. Les organisations criminelles, non plus, qui voient ces migrants se mettre à l’abri des rapts, vols et enlèvements derrière les murs de l’auberge. Pour leur engagement, le père Alejandro Solalinde et les bénévoles de l’auberge sont ainsi régulièrement menacés de manière violente.

Reportage photo réalisé par Léonor Lumineau au sud du Mexique en janvier 2012. Cliquez sur les photos pour voir la galerie.

Chaque jour, sous le soleil brulant ou dans le froid mordant de la nuit, des centaines de migrants – hommes, femmes, enfants – voyagent illégalement sur le toit de ce train de marchandises. Dans l’immensité des paysages, les trajets peuvent durer plus de douze heures sans arrêts, sans eau, sans nourriture, sans sommeil.

« El Tren de la muerte » arrive dans la gare d’Ixtepec – un immense terrain vague – en fin de journée.

A l’auberge Hermanos en el Camino, les migrants peuvent venir se reposer à l’abri des dangers du voyage une nuit, un jour, une semaine ou plus s’ils le souhaitent

Ici, les trois repas par jour sont gratuits. Tout comme les conseils, le téléphone pour appeler leurs proches, internet, les soins et le lit.

Ce sont les dons des habitants de la ville qui permettent de nourrir tout le monde. Pas une évidence dans un pays où les migrants souffrent d’une mauvaise réputation.

Avec la poignée de bénévoles qui vivent à l’auberge, chacun est de corvée à tour de rôle.

Le repas est un moment d’échange entre les migrants, le Père Solalinde et les bénévoles qui mangent avec eux. « Tu as déjà vu la Tour Eiffel? » nous a demandé l’un d’eux.

Le père Solalinde en pleine discussion avec un bénévole de l’auberge à l’heure de la vaiselle. Ce dernier a 18 ans, et est parti de son pays, le Guatemala. Arrivé à l’auberge quelques mois auparavant, il a décidé d’y rester en devenant bénévole.

Ici les migrants reçoivent du savon et de la lessive. Ils peuvent laver les quelques vêtements qu’ils transportent dans leur sac à dos de la poussière des rails.

“El Americano” et ses amis s’abritent du soleil de plomb à l’ombre du toit de tôle de la chapelle. Lui et ses amis n’en sont pas à leur premier voyage sur le dos de la Bestia. Il a même vécu illégalement plusieurs années aux Etats-Unis avant de se faire expulser. Son fils est resté là-bas. Il est reparti pour un nouveau voyage.

Hommes et femmes occupent des dortoirs séparés. Là, le dortoir des hommes.


Leonor LumineauMexiquemigrants
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Leonor Lumineau

Diplômée de l’Institut Français de Presse (IFP) en mai 2012, j’ai effectué un CDD à La Croix (service Eco-Monde) avant de devenir indépendante en septembre 2012. J'écris régulièrement sur des sujets "société" "monde du travail" ou "environnement" pour le Monde, Society, Management, Capital, et je compte également parmi mes collaborations Le Parisien Magazine, Ouest France, Afrique Magazine, Marianne, Libération, VSD, El Pais, La Cité, Usbek & Rica, We Demain, Le Vif, et la télévision Les Hauts Parleurs et d'autres. Je réalise ainsi régulièrement des reportages à l'étranger sur divers sujets. Lauréate de la bourse Santé et Citoyenneté en 2012 et de la bourse de presse écrite de la Fondation Lagardère en 2014, j'ai ainsi pu réaliser plusieurs reportages sur la conditions des migrants au Mexique, dont l'un est lisible ici. Je suis aussi photographe, formée en photojournalisme et photographie documentaire à l'EMI CFD. En image, je privilégie les sujets sociétaux au long cours. Retrouvez mon travail photo sur Instagram, ici!

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