Mexique: à l’auberge des migrants du rail

Chaque année, des centaines de milliers de migrants centro-américains (Honduras, Guatemala, Salvador) traversent le Mexique pour tenter de rejoindre les Etats-Unis. Pour traverser le pays, ils voyagent clandestinement sur le toit d’un train de marchandise surnommé “La Bestia” ou “El Tren de la Muerte”, qu’ils prennent à la frontière sud et qui remonte jusqu’au nord. Des surnoms qui donnent une idée de la difficulté et de la dangerosité du voyage, entre chutes, accidents, attaques criminelles, viols. Pour leur permettre de se reposer en sécurité, des prêtres ont monté un réseau bénévole d’auberges pour migrants situées le long des rails.

Avec Anne-Claire Huet, nous nous sommes rendues à l’auberge Hermanos en el Camino, à Ixtepec (sud du Mexique), fondée par le Père Alejandro Solalinde, une des figures de la défense des droits des migrants au Mexique.

Les voies ferrées passent à quelques mètres de là, et chaque jour une centaine de migrants arrivent pour s’accorder une petite parenthèse dans leur voyage. L’installation est sommaire, mais ils y trouvent de quoi se doucher, laver leur vêtement, un lit, de quoi manger, un téléphone gratuit pour rassurer leurs proches, des conseils pour voyager en sécurité, des soins médicaux et du réconfort auprès des bénévoles de l’auberge.

Une structure que n’apprécient pas les “polleros”, les passeurs qui tentent de vendre aux migrants arrivant leurs services, qui va de l’accompagnement à la nourriture, en passant par les abris pour la nuit. Les organisations criminelles, non plus, qui voient ces migrants se mettre à l’abri des rapts, vols et enlèvements derrière les murs de l’auberge. Pour leur engagement, le père Alejandro Solalinde et les bénévoles de l’auberge sont ainsi régulièrement menacés de manière violente.

Reportage photo réalisé par Léonor Lumineau au sud du Mexique en janvier 2012. Cliquez sur les photos pour voir la galerie.

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