La Colombie signait le 24 novembre 2016 un accord de paix historique avec les FARC. Les 7 000 anciens guérilleros ont depuis été regroupés dans 26 zones de « transition ». Ils attendent des programmes de réintégration à la vie civile qui tardent à venir. Article publié le 24 novembre 2017.
Au milieu des montagnes andines, il faut quelques heures de piste pour découvrir la zone de transition des FARC du Front 36. Dans le camp de la Plancha, situé dans une plaine, les ex-guérilleros ont monté une véritable caserne en quelques mois. Fini les caletas, les tentes en bois, ou les chontos, de grands trous dans la terre en guise de toilettes. À la place, seize maisons blanches flambant neuves en préfabriqué ont été construites.
Assis sur une chaise devant sa chambre, Freddy Fernandez, 26 ans, blond aux yeux bleus semble s’ennuyer, le regard dans le vide. « À force, on était habitué à la guerre. On était toujours en mouvement. Mais depuis janvier nous sommes ici. Rester immobile, attendre notre réintégration, on n’a pas l’habitude, c’est dur. Il y a encore quelques semaines, on n’avait même pas le droit de sortir, on avait l’impression d’être en prison », se désole-t-il.
Les anciens révolutionnaires découvrent le confort, l’intimité et des sanitaires dignes de ce nom. Le camp possède aussi une bibliothèque, une salle de classe, une cafétéria et même un terrain de football. Mais Freddy Fernandez a passé la moitié de sa vie dans la guérilla, où il est entré à l’âge de 12 ans. Il regrette sa vie d’avant : « L’ambiance des camps, les bruits de la nature quand on était dans la jungle me manquent. Le poids aussi de mon arme. On portait jusqu’à 30 kg, là je me sens nu et en insécurité » explique-t-il.
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