Les bioplastiques sont-ils fantastiques ? (Alternatives Economiques, novembre 2019)

Les innovations se multiplient pour fabriquer des plastiques à partir de végétaux ou de bactéries, mais ne constituent pas une véritable alternative aux produits pétrochimiques.

Huit millions de tonnes de déchets plastiques s’accumulent chaque année dans les océans. Paradoxalement, l’une des solutions se trouve peut-être en mer. Installée à Brest depuis 2008, Polymaris Biotechnology est spécialisée dans la valorisation des bactéries marines. Ses fondateurs ont découvert des microorganismes fabriquant des polymères susceptibles de remplacer le plastique, tout en se dégradant rapidement en milieu marin.

Dans leurs laboratoires, Anthony Courtois et Bertrand Thollas placent ces bactéries dans des cuves dont ils maîtrisent les conditions de culture (température, pH), avec de l’eau, du sel et des nutriments. Une fois privées de ces nutriments, les bactéries produisent des molécules de réserve. Ensuite extraites et transformées en granules, elles pourraient remplacer le plastique conventionnel dans de multiples applications.

Déjà rentable grâce à la commercialisation d’autres molécules utilisées comme actifs cosmétiques, Polymaris a monté une ligne de production pilote. Nombreuses sont les entreprises qui, comme elle, cherchent à développer des alternatives au plastique pour limiter le recours aux ressources fossiles. Ces matériaux, souvent appelés « bioplastiques » sont issus de ressources renouvelables et souvent biodégradables.

Algues, maïs et bagasse

Pour y parvenir, ces innovateurs font feu de tout matériau. A Saint-Malo, Algopack produit des résines à partir d’algues sargasses. Ses matériaux sont utilisés par différents industriels, de la cosmétique ou de l’hôtellerie par exemple. Mais l’entreprise, née en 2012 n’est pas encore rentable. Lactips, fondée en 2013 à Saint-Etienne, fabrique des substituts au plastique utilisés pour l’emballage de détergents à partir de caséine, une protéine de lait. Ils sont hydrosolubles et capables de se biodégrader dans tous les milieux. En phase de développement industriel, la start-up a noué un partenariat de commercialisation avec le géant de la chimie BASF. En Charente Maritime, Lyspackaging produit pour sa part des bouteilles à partir de la bagasse, la partie de la canne à sucre restante une fois son jus extrait. Avec 7 millions de bouteilles écoulées, elle est rentable depuis l’année dernière.

D’autres acteurs plus anciens innovent aussi. A Tarbes, depuis 2003, Vegeplast et sa vingtaine de salariés fabriquent des emballages alimentaires à partir d’amidon de maïs et de pommes de terre. Ils ont mis au point une capsule de café issue à 100 % de ressources renouvelables et qui peut, dans certaines conditions, être compostée. L’altiligérien Leygatech, spécialiste des films, propose également des produits conçus à partir de maïs ou de bagasse.

Découvrez la suite de cette enquête de Marion Perrier sur le site d’Alternatives Economiques.

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