La petite musique du streaming alternatif (Alternatives Economiques, novembre 2018)

De nouveaux modèles de promotion et de diffusion de la musique, plus coopératifs, émergent pour améliorer la rémunération des artistes et faire connaître la création indépendante.

Assurer une juste rémunération des artistes et promouvoir la diversité musicale, c’est le pari que tentent de relever de nouveaux acteurs inscrits dans l’économie collaborative. Chaque écoute sur les principales plates-formes – Spotify, Deezer, YouTube ou Apple Music – rapporte au mieux quelques centièmes de centime aux ayants droit, l’essentiel des recettes étant conservé par les producteurs. D’ailleurs, les organisations d’artistes militent, dans le cadre de la révision de la directive européenne sur les droits d’auteur, pour obtenir une meilleure répartition. Les alternatives empruntent plusieurs voies.

Créée en 2013 à Saint-Etienne, la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) 1D Lab propose avec sa plate-forme diMusic un streaming alternatif B2B. Ses clients ne sont pas les auditeurs, mais des lieux culturels (médiathèques, salles de concerts). Ils achètent des abonnements pour leurs adhérents, qui ont ainsi accès à un catalogue mettant en avant la création indépendante. 55 % du chiffre d’affaires généré sont reversés aux ayants droit. Les 45 % restants sont alloués au fonctionnement de la coopérative, qui emploie neuf salariés. 1D Lab a connecté 3 000 lieux et compte 100 000 utilisateurs. Son catalogue s’est élargi aux jeux vidéo, aux livres et documentaires, l’offre étant réunie au sein du kiosque Divercities. En 2017, la Scic a réalisé 550 000 euros de chiffre d’affaires.

Sans abonnement

A Berlin, la coopérative Resonate a développé depuis 2017 une plate-forme sans abonnement. Sur son site, il faut payer dès la première écoute. Le prix commence à 0,002 euros et double à chaque écoute pour atteindre 1,022 euros à la neuvième. Après cela, l’utilisateur peut télécharger la chanson et l’écouter autant qu’il le veut. La plate-forme prélève une commission de 30 %, le reste est reversé aux artistes. La coopérative, qui réunit 3 500 artistes, 450 producteurs indépendants et 15 salariés, espère être rentable en 2019.

Retrouvez la suite de cet article de Marion Perrier sur le site d’Alternatives Economiques et dans le numéro papier de novembre 2018.

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