De plus en plus de jeunes qui se lancent en free-lance n’arrivent plus à se loger et sont tentés de recourir à des expédients illégaux car leur statut précaire effraie les propriétaires.
CDI et revenu équivalent à trois fois le loyer. Sans ça, ça ne sert à rien que vous postuliez, on ne vous louera même pas une place de parking. » Voilà ce que s’est entendu dire Alix, graphiste et photographe indépendante, alors qu’elle cherchait un appartement à Paris. « J’étais choquée. Je n’ai pas de CDI, mais je travaille et je gagne ma vie ! »
Au final, la jeune femme a fini par trouver un logement par l’intermédiaire d’amis. « Les fuites d’eau sont récurrentes et l’électricité n’est pas aux normes. Mais comme le propriétaire me “dépanne” en me le louant alors que je suis travailleuse indépendante, je ne peux pas exiger grand-chose. »
Dans la nouvelle génération, de plus en plus de jeunes diplômés se lancent dans l’emploi free-lance par choix. Start-upeurs, graphistes, consultants, designers, informaticiens, photographes, décorateurs… ils représentent 10 % de l’emploi en France, selon l’Insee, et le chiffre est en forte augmentation. Ils sont diplômés, travaillent souvent beaucoup, ont monté leur entreprise ou sont intermittents. Ils gagnent parfois même bien leur vie, mais ils n’arrivent pas à accéder à un logement décent car leur statut effraie les propriétaires. Pour eux, se loger dans une grande ville est souvent synonyme de galères et de mauvaise surprise.
Une enquête de Léonor Lumineau à lire dans Le Monde Campus de mars 2017 ou sur lemonde.fr, ici.