Après un burn-out, l’étape du retour au travail est cruciale (Le Monde, février 2016)

« J’ai fait tellement d’heures que j’étais à bout. Un samedi, je suis parti de chez moi sans rien dire à personne. On m’a retrouvé en larmes, garé au bord de la route, au milieu de la campagne. Burn-out », se souvient Jean-Luc (les témoins ont souhaité rester anonymes), agent de maîtrise. Huit mois d’arrêt plus tard, le médecin de la Sécurité sociale lui a fait reprendre le travail contre l’avis de sa psychologue. Au bout de quatre mois, il« repète un câble ».

En France, 12 % de la population active présente un risque élevé d’épuisement professionnel, selon le cabinet Technologia. Mercredi 17 février, le député PS des Yvelines Benoît Hamon a déposé une proposition de loi pour supprimer le taux d’invalidité de 25 %, actuellement nécessaire à la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. Car on ne sort pas indemne d’un burn-out.

Le moment du retour au travail est crucial. « C’est une grosse source d’angoisse, un vrai pari, car beaucoup d’entre eux rechutent », explique Marie, cadre quadragénaire dans une société d’études, elle aussi atteinte d’épuisement professionnel. « Le burn-out génère une peur de reprendre le travail dans un environnement similaire ainsi qu’une très grande perte de confiance en soi et en sa capacité professionnelle », confirme Adrien Chignard, psychologue du travail. Pourtant, « le travail est source de guérison. Car il est le principal lien social entre les individus, mais aussi parce que c’est un lieu où l’on se crée une identité », explique Bernard Salengro, médecin du…

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Léonor Lumineau

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