Face à l’urgence alimentaire, des potagers solidaires (Alternatives Economiques, octobre 2020)

Au printemps, les actions de plantation de légumes se sont multipliées à l’initiative de collectifs citoyens, d’associations mais aussi de mairies. L’objectif ? Répondre à la hausse des besoins d’aide alimentaire et questionner les modèles actuels de production, d’approvisionnement des territoires, et de solidarité.

De la menthe, des tomates ou même des pois chiches. Aux abords de la place de Strasbourg à Tours, des légumes poussent, surveillés comme tous les vendredis par une poignée d’ombres féminines. Elles font partie des Jardinières masquées.

Ce collectif informel de citoyens et citoyennes, inquiets de voir certains rencontrer des difficultés pour se nourrir, s’est constitué sur les réseaux sociaux à la fin du confinement en vue de planter des comestibles à disposition de tous, dans l’espace public. Sur Facebook, leur groupe privé compte aujourd’hui plus de 600 membres. Une demi-douzaine de sites ont depuis été investis dans les quartiers de la ville grâce aux dons de plants reçus.

De parfaits néophytes partagent avec des jardiniers aguerris le plaisir de mettre les mains dans la terre et d’agir, même à petite échelle. « Nous avons bien conscience que nous n’allons pas nourrir la ville avec cela mais ces plantations permettent une sensibilisation et posent la question de ce que nous souhaitons comme alimentation », confie Sandrine Azara, l’une des membres. L’initiative fait réagir. Certains habitants regrettent de ne pas avoir été consultés et y voient une appropriation des espaces publics.

Questionner leur utilisation fait partie des objectifs des Jardinières masquées. Elles souhaitent que 50 % du budget des villes dédié à l’aménagement des espaces verts serve à cultiver des plantes comestibles. La nouvelle équipe municipale tourangelle, menée par l’écologiste Emmanuel Denis, regarde avec intérêt leur initiative. « Mais planter des comestibles suppose un travail dans le temps. Notre rôle pourrait être de travailler à pérenniser ces expériences », souligne Betsabée Haas, adjointe à la biodiversité et la nature en ville.

Droit à jardiner

Dans le Sud, le collectif autonomie alimentaire Pays basque interpelle lui aussi les élus locaux pour défendre le droit de tous à jardiner. « L’objectif est de trouver plus d’espaces pour que les habitants aient la possibilité d’être plus autonomes en matière d’alimentation », explique Fabien Nogué, fondateur de Graines de liberté, l’une des huit associations composant le collectif. Toutes animent des jardins et potagers partagés. Ensemble, elles ont installé environ 200 plants de courge sur une friche à Bayonne. Bénévoles et habitants seront invités à les récolter en octobre […]

Découvrez la suite de cet article de Marion Perrier sur le site d’Alternatives Economiques ou dans le numéro papier de novembre 2020.

 

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