Fathi, Zénébech, Fanta et Hélène ont débarqué à Paname la tête pleine de rêves. Entre les nuits à la belle étoile, les violences faites aux femmes et les galères de papiers, leur quotidien de réfugiées est bien moins rose. Elles racontent leurs histoires.
En sirotant un jus d’orange, attablée au Belvil’ Café, Fathi raconte ses premières nuits dans le petit square qui borde le métro La Chapelle :
« Un soir, les hommes se battaient. L’un d’eux s’est fait poignarder. On a vu ses entrailles se déverser devant nous. A partir de ce moment, avec les autres filles, on a commencé à dormir assises. Moi, j’avais la chance d’être mariée. Mais les célibataires et les femmes vierges se faisaient sans arrêt assaillir par les hommes saouls. »
La voix de la jeune femme aux grands yeux noirs chevrote d’émotion quand elle remonte le fil de son histoire. Partie en 2014 du Soudan pour la Lybie, elle embarque sur un rafiot de fortune pour l’Europe. La France devait être la dernière étape de son chemin de croix. A peine débarquée à Paris, on lui indique le square crasseux. « C’est là qu’on dort ? » Alors qu’elle s’installe sur le gravier, un homme approche. Elle reconnait, incrédule, les traits de Khalid, son mari. Lui est parti quelques mois avant elle.
La suite du reportage d’Elsa Sabado et de la photographe Julia Rostagni est à lire sur Street Press, ici!
Elsa Sabado a quitté le collectif pour voguer vers d’autres aventures. Retrouvez son travail chez Hors Cadre.