Une association et des producteurs font revivre cette technique de conservation née au Moyen Age. Mais la sauvegarde de ce fruit séché aux saveurs concentrées demeure fragile par manque de relève.
Dans des bassines aux couleurs pastel, les épluchures s’accumulent sur les deux longues tables protégées par des nappes en plastique bleu. Ce samedi soir d’octobre, dans la salle des fêtes du village de Rivarennes (Indre-et-Loire), en Touraine, ils sont une quarantaine à éplucher 300 kilos de poires. L’ambiance est chaleureuse et la cadence soutenue. En une heure, tous les fruits sont mis à nu, disposés en rangs serrés sur de grandes claies et embarqués dans une fourgonnette, direction le four de l’Association de la poire tapée, à 200 mètres de là. «Dans quelques jours, on se retrouvera pour les taper», explique Christiane Lucbernet, sa présidente, alors que le fumet de la choucroute récompensant les bénévoles s’échappe de la cuisine. Si les images d’une épique bataille fruitière surgissent en tête, nul massacre n’est à prévoir. La poire tapée, gourmandise tourangelle, désigne un fruit séché au four et aplati […]
Retrouvez la suite de ce reportage texte et photos de Léonor Lumineau et Marion Perrier dans Libération du 13 novembre 2021 et en ligne.