A petit feu (Le Quatre Heures, octobre 2018)

La Camargue, ses paysages de carte postale, ses flamands roses et, à quelques pas de là, ses usines classées Seveso : sidérurgie, pétrochimie, raffineries… À la jonction de ces deux univers, le golfe de Fos, devenu le carrefour de maladies rares. Ici, les risques de cancers sont multipliés par deux.

Jacques Carle se souvient de son enfance sur cette langue de terre, au bout de l’avenue de la Mer. Gamin, il explorait pendant des heures les recoins de son royaume au goût de sel, à courir sur le sable clair ou sur les chemins de terre, les cheveux balayés par le mistral ou la brise marine.

Il a passé nombre de journées de vacances dans ce petit hameau de cabanoniers au ras de l’eau, à une poignée de kilomètres du centre-ville de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Lorsque l’heure bleue tombait sur la Camargue, ses paysages de marais et de sansouïre, ses flamants roses et ses chevaux gris, que l’eau du canal Saint-Louis s’assombrissait, il rejoignait la maison familiale, simple mais confortable. « C’était le foyer de mes grands-parents, ma soeur est née sur cette table, et désormais c’est moi qui y vis », raconte ce bijoutier de père en fils aux cheveux poivre et sel, ses lunettes de vue accrochées autour du cou, en tapotant affectueusement la nappe en dentelle blanche de sa main sertie d’une chevalière.

Léonor Lumineau et Raphaël Fournier à la photo sont partis à la rencontre de ceux qui, coincés entre omerta et déni, ont décidé de lutter pour leur survie. Une enquête-reportage long format à retrouver sur Le Quatre Heures.

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