Le littoral recule de vingt centimètres tous les ans… Les agents de l’Observatoire de la côte aquitaine sillonnent inlassablement le bord de mer avec une question en tête : combien de terre l’érosion a-t-elle encore grignotée cette année ?
Sur la plage d’Erromardie à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le temps est lourd en cet après-midi d’été. Quelques surfeurs attendent la vague, sur une mer peu agitée. Sur le sable, une poignée de touristes font bronzette sous un soleil voilé. C’est dans cette atmosphère estivale que Marie Branellec et Simon Godbille se mettent au travail. Les deux techniciens travaillent pour l’Observatoire de la côte Aquitaine (OCA), un projet du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le service géologique national. Leur mission du jour : prendre les mesures de la plage pour suivre l’évolution du trait de côte, la limite entre la mer et la terre. Un enjeu de taille sur la touristique côte basque, urbanisée à 70%. Chaque année, l’océan y grignote en moyenne 25 centimètres de terre. Et si une tempête frappe la côte, le recul peut s’aggraver. Le dernier exemple remonte à octobre 2020, quand un pan d’une falaise s’est effondré sur une quarantaine de mètres à Urrugne, au niveau du sentier du littoral.
Chaque année, 350 kilomètres de littoral sont étudiés et mesurés
Simon Godbille plante dans le sable un imposant trépied, qui sera le point de référence de leur GPS différentiel. « Cet appareil va calculer notre position par rapport à la sienne », explique Marie Branellec. Les deux techniciens vont chacun d’un côté de la plage avec leur GPS mobile. Partie vers l’ouest, Marie Branellec suit des « profils », c’est-à-dire des lignes perpendiculaires à la côte établies en 2008 par le BGRM. Une fois sur la ligne, elle place son GPS mobile parfaitement à la verticale avant d’enregistrer les coordonnées de l’endroit, au centimètre près. La technicienne relève ainsi plusieurs points, du début des vagues au pied de la falaise. Ces mesures permettent par exemple de suivre l’évolution de l’altitude d’une plage, et de voir si elle s’affaisse. « C’est absolument essentiel car le littoral évolue avec des cycles que l’on comprend mal », explique Cyril Mallet, ingénieur géologue spécialisé en risques côtiers pour l’OCA et le BRGM.
Retrouvez la suite de ce reportage réalisé avec le photographe Simon Lambert sur le site de ça m’intéresse.
Crédit photo : Simon Lambert.