Pour répondre aux aspirations des personnes âgées, différents acteurs développent des formes d’habitat conjuguant domicile propre et vie collective.
Une vingtaine de maisonnettes mitoyennes entourent un parc boisé, au cœur duquel une bâtisse accueille des espaces de vie communs. A Mûrs-Erigné, en périphérie d’Angers, le « béguinage » créé par le Groupe Vivr’Alliance a ouvert ses portes il y a près d’un an. Pouvoir vieillir chez soi mais sans être seul, c’est le principe de ce concept d’habitat, inspiré des béguinages médiévaux, où se regroupaient des femmes seules pour vivre en communauté. Depuis quelques années, des associations et des bailleurs sociaux développent sous cette dénomination des projets d’habitats individuels adaptés aux seniors, regroupés et pensés pour favoriser le partage de moments en commun.
« Nous avons chacun notre autonomie pour la vie quotidienne, la cuisine, l’aménagement de notre jardin », raconte Aline Etienne, qui, à 64 ans, a quitté son grand appartement dijonnais pour s’installer ici afin de se rapprocher de ses enfants et de « continuer à vivre l’entraide et la solidarité » qu’elle trouvait dans son engagement associatif. Au béguinage, l’accent est mis sur la convivialité et le partage. Avec d’autres habitants, la jeune retraitée marche et joue à des jeux de société. Elle donne régulièrement un coup de main aux voisines souffrant de problèmes de santé. « On ne vit plus seul. Quand on sort sur le pas de la porte, c’est rare de ne pas croiser un voisin », souligne Pierre Julien, 85 ans, qui a opté pour cette forme d’habitat après le décès de sa femme.
Rompre l’isolement
« Cela répond au fléau de l’isolement et de la solitude des personnes âgées qui souhaitent retrouver un environnement bienveillant, avoir du lien social et se sentir utiles pour les autres », explique Christophe Baiocco, cofondateur de Vivr’Alliance, qui compte quatre béguinages ouverts. Avec sa foncière détenue à 99 % par le fonds Finance et solidarité d’Amundi Asset Management, un gestionnaire d’actifs, rejoint depuis peu par la Banque des Territoires, le groupe espère en créer une trentaine d’ici à 2025.
Car le béguinage a le vent en poupe […]
Retrouvez la suite de cette enquête de Marion Perrier dans Alternatives Economiques d’octobre 2021 et sur son site.