Changement climatique : qui assurera les agriculteurs ? (Alternatives Economiques, décembre 2022)

La réforme de l’assurance des récoltes, qui entre en vigueur le 1er janvier 2023, incite les agriculteurs à se tourner vers les organismes privés pour faire face aux coûts croissants du changement climatique.

« Cela fait deux ans que je n’ai pas tiré de revenus de mon activité », raconte Justine Bertoux. Maraîchère depuis sept ans dans le Pas-de-Calais, elle fait les frais de phénomènes météorologiques destructeurs. Cette année, la tempête Eunice a détruit une partie de ses serres. Puis six mois et demi sans pluie ont anéanti ses récoltes de carottes, choux et courges.

La sécheresse ne touche pas que les producteurs de légumes. « Rien que pour l’élevage, les pertes sont estimées à 2,5 milliards d’euros », estimait Joël Limouzin, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à la mi-octobre.

Grêle, inondation, gel, canicule : la multiplication de ces épisodes met en péril la survie de nombreuses exploitations. Jusqu’ici, leur protection face à ces sinistres passait par deux dispositifs. Le régime des calamités agricoles, datant de 1964 et co-financé par l’Etat et la profession, permet une indemnisation en cas d’aléa climatique exceptionnel, à partir de certains seuils de pertes. En parallèle, depuis 2005, les pouvoirs publics ont incité à la souscription de contrats d’assurance multi-risques climatiques (MRC) des récoltes à travers le subventionnement des primes versées par les agriculteurs et l’exclusion de certaines activités du régime des calamités.

Mais ce système est à bout de souffle […]

Retrouvez la suite de cette enquête de Marion Perrier sur le site d’Alternatives Economiques.

suivez-nous