Comment Lyon fait baisser le mercure ( L’Express, 21 juillet 2022)

Pour rafraîchir la ville, les pouvoirs publics misent sur la végétalisation et la désimperméablisation des sols. 

Sur les gradins de la darse de la Confluence, dans le quartier éponyme de Lyon, une trentaine d’arbres, des chênes, des margousiers, des fèviers et des micocouliers de Chine, ont fait leur apparition ce printemps. Même tout proche du fleuve, le caractère très minéral de cet espace y rendait jusque-là la chaleur insupportable. « Désormais, des gens pique-niquent à l’ombre des arbres. C’est un aménagement modeste mais qui apporte du confort », souligne Béatrice Vessiller, vice-présidente de la métropole de Lyon, déléguée à l’urbanisme et au cadre de vie.

Cette plantation est un exemple des efforts engagés pour tenter de rendre la ville moins suffocante alors que le changement climatique fait augmenter les températures. La tendance est générale. Selon les projections de Météo France, en France, à horizon 2100, le nombre de jours de vague de chaleur – où la température est pendant plusieurs jours supérieure de plus de 5°C à la norme – serait multiplié par deux dans un scénario de faibles émissions de gaz à effet de serre et par 5 ou 10 dans des scénarios plus pessimistes. Le quart sud-est de la France est le plus exposé à cette hausse. A Lyon, on peut s’attendre à un ou deux mois de canicule l’été.

Or, la capitale des Gaules comme les autres villes, est particulièrement sensible à cette flambée du mercure en raison du phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) qui conduit à ce que la température en ville soit plus élevée, en particulier la nuit, que dans les campagnes alentours. Plusieurs facteurs y contribuent. « Les matériaux urbains, comme le bitume ou le béton, exposés au soleil emmagasinent la chaleur pendant la journée et la restituent la nuit, ce qui empêche l’air de se refroidir », explique Valéry Masson, chercheur à Météo France. La morphologie urbaine peut également bloquer la circulation des vents. Enfin, les rejets de chaleur liés aux activités humaines sont aussi en cause. Entre le centre-ville de Lyon et  les Monts du Lyonnais, à 25 km environ, on observe ainsi un écart de température de 5 degrés voire 10 en période caniculaire.

Les conséquences sont d’abord sanitaires, la chaleur éprouvant durement les organismes  […]

 

Retrouvez cette enquête de Marion Perrier dans L’Express du 21 juillet 2022.

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