Desaparecidos, sur la trace des migrants disparus (Le Quatre Heures, mai 2015)

“Si par hasard vous la croisez un jour, dites-lui que sa maman la cherche”…Un bus, quelques photos et beaucoup d’espoir : chaque année, elles font le tour du Mexique ensemble pour retrouver leurs proches, partis chercher une vie meilleure aux États-Unis. Mais la route vers l’eldorado est aussi l’une des plus dangereuses au monde. Nous avons suivi ces 37 femmes venues des pays voisins d’Amérique centrale pour marcher dans les pas de leur fils, fille ou mari disparu.

À la frontière entre le Guatemala et le Mexique, niché au creux de collines recouvertes d’une forêt tropicale, le poste douanier d’El Ceibo se réveille. De chaque côté du haut portique séparant les deux pays, le ballet des mototaxis pétaradant est déjà bien entamé malgré l’heure matinale. Ça sent l’essence et la végétation humide.

Un vieux bus bleu et blanc s’arrête en grinçant. Une à une, 37 femmes en descendent avec précaution. Elles arrivent des pays voisins d’Amérique centrale : Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua. Elles ne sont, pour la plupart, plus toutes jeunes et après plusieurs jours de voyage, leurs muscles sont endoloris.

Autour du cou, chacune porte une grande photographie, nouée avec du fil épais. Sur les clichés, des hommes ou des femmes sourient. Ce sont leurs proches — fille, fils, parfois époux, frère ou sœur — dont elles sont sans nouvelles depuis des années.

Partis d’Amérique centrale en quête d’une vie meilleure aux États-Unis, ils ont disparu du jour au lendemain alors qu’ils traversaient illégalement le Mexique.

Léonor Lumineau et le photographe Prometéo Lucero ont accompagné pendant 20 jours la Caravane des Mères de migrants disparus au Mexique pour raconter la recherche infatigable de ces mamans dont les fils, filles, époux, ont disparu lors de leur traversée du Mexique vers le rêve américain.

Retrouvez le suite de ce reportage sur la revue en ligne Le Quatre Heures ici 

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