Utilisant des techniques ancestrales pour créer des oeuvres contemporaines, Manuela Paul-Cavallier ouvre de nouveaux horizons à la dorure.
« Faire vibrer la feuille d’or, créer des reflets et travailler sur l’équilibre, les complémentarités : l’ombre et la lumière, le mat et l’or ». C’est ainsi que Manuela Paul-Cavallier, artiste et créatrice de matières d’or, expose sa démarche.
Dans son petit atelier, niché en fond de cour, rue du Cherche-Midi, à Paris, les échantillons de matières, liège doré ou tissage de bois doré notamment, et les œuvres réalisées à partir d’or bruni et de pigments noirs, ou de papier plissé, s’animent au gré de la lumière et du point de vue. « Lorsqu’on les place dans la pénombre, il s’installe quelque-chose. On découvre des reflets que l’on ne voyait pas auparavant. J’aime l’idée que l’on devienne acteur des créations par le regard que l’on pose dessus », explique-t-elle.
« C’est la feuille d’or qui m’a trouvée » se plaît à raconter cette artiste artisane d’art qui voit dans ces deux casquettes « deux façons différentes d’interpréter l’or ». Elle découvre la dorure lors d’un cours de décoration en Italie et la matière s’impose à elle. Formée aux techniques ancestrales italiennes et françaises, elle travaille d’abord à Florence puis s’installe en France. Habilitée par les Musées Nationaux, elle utilise pendant 25 ans ces techniques au service de la restauration, avant de réinterpréter son métier et de lui donner aujourd’hui une orientation résolument contemporaine.
« Je me suis demandé ce que serait Versailles aujourd’hui, comment utiliser ces savoir-faire et ces techniques pour innover », raconte cette virtuose de la feuille d’or, qu’elle applique désormais sur tout type de supports.
Retrouvez la suite de ce reportage de Marion Perrier dans le hors-série Les Métiers d’art en France 2018, du magazine Connaissance des arts.