Violences économiques : le hors-sujet des parlementaires (Alternatives Economiques, mars 2021)

Jusque-là éclipsé par les violences physiques, sexuelles ou psychologiques, le phénomène des violences économiques au sein du couple commence à émerger. Mais la proposition de loi déposée par le groupe LREM passe à côté du problème.

Dans la famille des instruments de domination des femmes, les coups et le rabaissement éclipsaient, jusque-là, les violences économiques. Pourtant, pour Carole Keruzore, qui accompagne des femmes victimes de violences conjugales au sein de l’association Libres Terres des Femmes, 100 % des femmes qu’elle rencontre sont victimes d’une de leurs manifestations.

« Il y a la situation où monsieur empêche madame de travailler, celle ou au contraire, lui ne travaille pas, et s’accapare l’intégralité des revenus du foyer. Celle où il dépense les prestations sociales dans tout autre chose que l’entretien du foyer. Madame n’a parfois pas accès à la carte bleue du compte joint, doit quémander pour toute dépense, et la justifier », égrène-t-elle.

Ces violences s’intensifient au moment de la séparation. « Monsieur peut vider le compte joint ou celui où repose l’épargne des enfants. Il peut prendre des crédits au nom de madame. Parfois, elle se rend compte qu’il n’a pas réglé le loyer depuis des mois et qu’elle est solidaire de ses dettes », poursuit Carole Keruzore.

Retrouvez cette enquête d’Elsa Sabado et Marion Perrier, et l’ensemble du dossier “Femmes et argent : la tyrannie du couple”, sur le site d’Alternatives Economiques.

suivez-nous