Actuellement, le montant de l’allocation versée aux adultes handicapés prend en compte les revenus du conjoint, lésant l’indépendance économique des femmes placées dans cette situation. Le Sénat se penchera mardi sur ce problème.
Le niveau de l’allocation d’un(e) adulte handicapé(e) doit-il varier en fonction du niveau de revenu de son conjoint ? C’est la question à laquelle les sénateurs devront répondre mardi, suite au succès de la pétition électronique mise en ligne le 10 septembre 2020 sur le site du Sénat.
Véronique Tixier est à l’origine de cette démarche. Cette simple citoyenne s’élève contre « l’incongruité et l’injustice fondamentale » du système actuel. A la naissance de son enfant, elle-même s’est vue supprimer son allocation adulte handicapé (AAH), et donc son autonomie financière, par la CAF. Motif : elle a déclaré vivre en concubinage, et les revenus de son conjoint étaient trop élevés pour qu’elle soit éligible à la prestation. Elle appelle donc les élus à « désolidariser les revenus du conjoint pour le paiement de l’AAH ».
Résultat, plus de 100 000 signatures, une transmission de la proposition à la conférence des présidents du Sénat qui, après examen, a inscrit à l’ordre du jour de ce mardi 9 mars une proposition de loi, adoptée par les députés l’an dernier – contre l’avis du gouvernement, qui prévoyait déjà une telle mesure, mais s’était perdue dans les limbes du débat parlementaire.
La victoire serait-elle au bout de la souris ?
Retrouvez cette enquête de Marion Perrier et Elsa Sabado, avec l’ensemble du dossier “Femmes et argent : la tyrannie du couple”, sur le site d’Alternatives Economiques.