Hélène BielakIls ne voteront pas au premier tour de la présidentielle. Ce n’est pourtant pas l’envie qui leur manque… Simplement, ils n’ont pas encore 18 ans ! Nous sommes partis à la rencontre de ces drôles de zozos que sont les mineurs militants au sein de bons vieux partis de gauche comme de droite. Objectif ? Changer le monde. Ou, pourquoi pas, devenir élu local ? À chacun ses rêves, après tout.
« Bonjour, choisissez la sécurité avec François Fillon ! » Sur le parvis de la gare Saint- Lazare, à Paris, Charles, 16 ans, s’époumone tout en distribuant péniblement ses tracts à des passants somnolents. Il n’est pas encore 8 heures ce jeudi de février. Avant d’aller en cours, le lycéen est venu donner un coup de main aux autres militants Les Républicains de son quartier. Sauf que l’accueil est un tantinet glacial. Beaucoup de refus, un tract jeté. « Ah non ! mais un jeune ne peut pas être pour Fillon. À ton âge, j’étais révolutionnaire ! » lui lance un homme aux cheveux grisonnants. « Mais je suis un révolutionnaire de droite ! » lui répond l’ado du tac au tac. Carrément. Charles est passionné par la politique depuis le CM2 et l’élection présidentielle de 2012. Ils en ont discuté en cours et l’ado, qui veut alors en savoir plus, part à la chasse à l’info. Un papa « plutôt Juppé », une belle-mère « très à gauche », Charles aime dire qu’il s’est fait sa propre opinion.
Un reportage d’Hélène Bielak et de Simon Lambert à retrouver dans le Causette et le Phosphore du mois d’avril 2017.
